Conduite senior : Conseils et bonnes pratiques

Senior et conduite automobile

Tous les dix à quinze ans environ, le ministère chargé des transports et l’INSEE conduisent une enquête nationale sur les transports. En 2008, date de la dernière enquête, il est chiffré que 87,7 % des individus âgés de 65 ans à 74 ans et 68,2 % des individus âgés de 75 ans ou plus pratiquent la conduite automobile. 

Souvent décriées et jugées inaptes à conduire, les personnes âgées demeurent néanmoins les plus sûrs des conducteurs, d’après l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). En effet, en 2019, les accidents de la route mortels ont été causés à 16,9% par les 65 ans et plus, ce qui les placent comme étant la tranche d’âge la moins responsable. 

Néanmoins, la conduite automobile est une activité de la vie quotidienne complexe qui nécessite de nombreuses capacités : perception de l’environnement, réflexes sensoriels, capacités motrices et capacités cognitives (orientation temporo-spatiale, mémoire, attention soutenue et divisée, vitesse de traitement de l’information, jugement pour la prise de décision…). Or, au cours du vieillissement (qu’il soit classique ou pathologique) il est observé une baisse naturelle de ses capacités. 

Solutions de prévention pour favoriser le maintien d’une conduite sécuritaire

Ateliers de prévention 

Proposés par les communes, ils sont animés par des professionnels de la conduite (parfois avec le concours de la gendarmerie locale), et se déroulent le plus souvent sur une demi-journée ou une journée. Ils permettent une remise à niveau du code de la route, une sensibilisation aux incidences du vieillissement sur la conduite et fournissent des conseils adaptés à chacun. Ces ateliers se font en groupe et permettent un échange constructif. Renseignez-vous auprès de votre Centre Communal d’Action Social (CCAS). 

Stages de remise à niveau

De plus en plus d’auto-écoles proposent des cours de reprise de conduite automobile. Parfois gratuits (action de sensibilisation), parfois payants, ceux-ci permettent d’améliorer la pratique et de corriger les mauvaises habitudes prises avec le temps. Les conseils du professionnel permettent une mise à jour en situation réelle. Une ou deux leçons peuvent être suffisantes. Renseignez-vous auprès de l’auto-école la plus proche de chez vous. 

Ce type de stage peut également être proposés par des préfectures, des collectivités territoriales, des associations, des assureurs ou des mutuelles. Renseignez-vous auprès de vos organismes. 

Adapter sa pratique

Afin de limiter les risques, il est fortement conseillé d’adapter sa pratique ou du moins de modifier quelques habitudes de vie. Voici quelques recommandions simples à appliquer mais efficaces : 

• Bien régler son poste de conduite (hauteur, distance, inclinaison du siège et des accessoires) : c’est la première adaptation à réaliser ! Nombreux sont ceux qui n’ont jamais pris le temps de régler convenablement leur véhicule à leur morphologie et pratique. 
• Éviter les longs trajets et les parcours inconnus demandant plus de concentration et d’attention. 
• Prévoir des pauses régulières quitte à mettre plus de temps à réaliser le trajet
• Éviter de conduire aux heures de pointes ou durant la nuit pour s’éviter un stress supplémentaire
• Ne pas prendre de médicaments favorisant le sommeil avant de conduire pour davantage de sécurité !

Aménager le véhicule

Il existe plusieurs aides techniques permettant de maintenir votre indépendance à la conduite automobile.

  

Des ceintures lombaires sont aussi utiles pour limiter les douleurs et favoriser le confort au poste de conduite. Des essais auprès de revendeurs de matériel médical sont possibles pour s’assurer de la pertinence et de l’utilité de chacune de ces aides. Il est également possible de changer de véhicule pour avoir moins de distracteurs et se concentrer davantage sur la conduite : boîte de vitesse automatique, direction assistée, régulateur de vitesse, assistant de freinage d’urgence, voiture connectée parlante.

Solutions alternatives pour rester mobile sans conduire

Parfois, il est nécessaire de prendre conscience que la conduite n’est plus sécuritaire pour soi mais aussi pour les autres. Il est alors temps de réfléchir à des alternatives !

Département ou communes

Certains départements ou communes proposent des solutions gratuites ou à prix réduits : taxis collectifs ou individuels, transports en communs, réseau de mobilité, navettes, cartes de transport… Pour savoir si votre département propose ce type de service et quels sont les critères d’éligibilité, renseignez-vous auprès de votre Centre Communal d’Action Social (CCAS). 

Croix-Rouge Mobilités

« A l’échelle d’un quartier, d’un village, d’une communauté de communes, des réseaux d’acteurs locaux (bénévoles, salariés, collectivités, associations et entreprises partenaires) mettent leurs ressources en commun pour proposer des solutions de mobilités partagées et solidaires. Non contentes de vous faciliter le quotidien, ces solutions vous permettent de tisser des liens avec vos voisins ».

Croix-Rouge mobilités propose des solutions pour être accompagné par un tiers, partager un transport ou pour fournir momentanément un moyen de locomotion. Rendez-vous sur https://soliguide.fr/ pour effectuer une demande ou une recherche. 

Service d’aides à la personne

Certains services proposent des chauffeurs-accompagnateurs qui viennent chercher les personnes, les aident à s’installer dans le véhicule, les conduisent, les accompagnent dans leurs déplacements et les raccompagnent à l’heure voulue. L’ADMR est l’un de ses services mais il en existe de nombreux autres. Vous pouvez demander la liste de ces services auprès du CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique) le plus proche de chez vous. 

Sortir plus

Proposé par l’Agirc Arrco à ses retraités, le dispositif Sortir Plus s’adresse aux personnes de 75 ans et plus. Il permet d’être accompagné pour effectuer des courses, se rendre à un rendez-vous. Retrouver sur le site dédié la démarche à effectuer pour formuler votre demande : ici